Le refus d’ouverture d’un compte bancaire constitue une entrave récurrente à l’exercice du
droit des étrangers en France.
Pourtant, aux termes de l’article L. 312-1 du code monétaire et financier « a droit à
l’ouverture d’un compte de dépôt dans l’établissement de crédit de son choix, sous réserve
d’être dépourvu d’un tel compte en France : 1° Toute personne physique ou morale
domiciliée en France ».
Ainsi, ces dispositions prévoient, sans condition de nationalité ou de régularité du séjour en
France, le droit d’ouvrir un compte aux personnes résidant en France.
L’établissement bancaire demeure néanmoins libre d’accepter, ou non, l’ouverture d’un
compte. Il reste toutefois tenu, s’il refuse, de fournir au « demandeur systématiquement,
gratuitement et sans délai, sur support papier, et sur un autre support durable lorsque celui-
ci en fait la demande expresse, une attestation de refus d'ouverture de compte et l'informe
qu'il peut demander à la Banque de France de lui désigner un établissement de crédit pour lui
ouvrir un compte. »
Or, dans les faits, il n’est pas rare de constater que des établissements bancaires refusent à des
étrangers – bien que résidants en France - de leur ouvrir un compte et de leur délivrer
l’attestation de refus (il s’agit pourtant d’une obligation pour eux).
Dans cette situation, il convient d’envoyer une demande expresse d’ouverture de compte par
courrier recommandé à la banque et de saisir, au terme d’un délai de quinze jours, la
succursale de la banque de France d’une demande d’ouverture de compte.
Cette dernière désignera alors une banque proche du domicile de la personne qui s’est vu
refuser l’ouverture d’un compte.
Notons que si ces démarches sont, in fine, couronnées de succès, il n’en demeure pas moins
qu’elles rallongent les délais d’ouverture de compte et constituent un réel obstacle à l’exercice
du droit des étrangers en France.
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